Historique
L'origine de la tapisserie
On trouve l'origine du terme tapissier dès le XIIIème siècle, dérivé de "Tapiz", mot d'origine byzantine, qui sert à désigner ceux qui créent, fabriquent des tapisseries ou des tapis, qui exécutent des ensembles décoratifs en utilisant des tissus et cuirs, contribuant ainsi à la décoration et au confort intérieur.
Ces tapissiers installés en France développèrent les métiers de basses et hautes lisses pour tisser les tapis.
Se développa alors un nouveau métier, celui de Tapissier Courtepointier,
lequel exécutait des meubles garnis, lits, sièges, tentes et équipements
militaires. Ils sont les ancêtres directs des tapissiers décorateurs du
XXIème siècle.
Au milieu du XVIème siècle, les tapissiers commencèrent à garnir les sièges de bourre, puis de crin animal. Louis XIII par ses édits, organise et codifie les différentes branches de ce métier.
Sous Louis XIV s'ajoutent à leurs attributions, celles de fabriquer et d'orner les rideaux, les lambrequins. Appartenant alors aux maisons des aristocrates, ils acquirent alors le droit de porter l'épée.
Tout le long du XVIIIème siècle jusque sous l'Empire, les techniques évoluèrent et s'affinèrent pour atteindre le plus haut degré de finition et de qualité.
La corporation des Tapissiers était alors placée sous la protection de Saint François, et des reliques de Saint François d'Assise furent offertes à la corporation en 1780.
Aujourd'hui, le Tapissier et le Courtepointier son réunis en une seule corporation, laquelle regroupe les métiers de Villier, Litier, Coupeur et Garnisseur.
- Tapissier Villier: pose les rideaux, tringles, tentures murales, tableaux, glaces, tapis d'escalier et de passage, draperies
- Tapissier Litier: fabrique les sommiers et les matelas
- Tapissier Coupeur: coupe toutes les étoffes pour les sièges, rideaux; tentures, ...
- Tapissier Garnisseur: confectionne les garnitures des sièges et dérivés (têtes de lits, coussins...)
En 1846, un tapissier, Pierre Averseng, découvre le crin végétal
Pierre Averseng (1810-1859)
Palmier nain Chamoerops Humilis
Pierre Averseng, tapissier, découvre lors d'une promenade à Chéragas, près d'Alger, les qualités des fibres d'un palmier nain, qu'il imagine idéal pour remplacer le crin animal. Voici son histoire.
Né en 1819 à Caraman, en haute Garonne, Pierre Averseng était tapissier. Il fit un premier séjour en Algérie en 1842. Séduit alors par ce court , mais passionnant premier séjour, le gascon revînt quatre ans plus tard. C'est à l'occasion d'une promenade à Chéragas, à 12 kilomètres à l'ouest d'Alger, qu'il fit une découverte capitale pour l'univers des tapissiers. Déchiquetant machinalement une feuille de palmier nain Chamoerops Humilis, qu'il venait de cueillir, il fut frappé par la similitude des fibres végétales restées dans ses mains, avec le crin animal utilisé dans sa profession. Pierre Averseng observa la grande solidité des fibres et il imagina très vite, qu'une fois peignées, cordées et teintes, ces feuilles pourraient avantageusement remplacer le crin animal, devenu, au fil des ans, fort couteux.
Le palmier nain Chamoerops Humilis pousse spontanément, c'est une sorte de buisson ramifié, aux souches parfois centenaires en Afrique du Nord, et constitue souvent des fourrés bas et impénétrables.
La partie ouest du Sahal d'Alger en était couverte, et l'antique araire des cultivateurs algériens ne pouvait que contourner ces amas de tiges et palmes dressées en faisceaux. Jusqu'à l'arrivée des machines à vapeur, l'extraction du palmier nain par les racines démesurées rendait le défrichement par les "colons" extrêmement pénible et onéreux.
Pierre Averseng décida de créer à Toulouse une usine pour transformer le palmier nain, en inventant et brevetant une machine pour peigner les fibres de la plantes en 1847. La production, alimentée par les ballots de feuilles récoltées en Algérie, ne fut que de 1950 kg la première année, elle atteignait 320 000kg six années plus tard.
Aujourd'hui, les tapissiers utilisent toujours le crin animal (de cheval), le crin végétal issu du palmier nain, mais également l'élancrin, qui est une fibre fabriquée à partir de la bourre de la noix de coco, produite essentiellement en Inde et au Sri Lanka.